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Pièce de théâtre, de Ernst Bernhardt
Ouvrage illustré de 122 pages, tout en couleurs, d'après l'édition originale de 1909.
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Le couple britannique - Thomas et Mary Lang - converse dans leur maison londonnienne. Ils ont une charmante fille Jane, en âge de se marier. Il apparaît que - alors que Tom est plutôt vaniteux et rêve de se faire valoir à partir d'un projet qui n'est pas le sien -, Madame Mary a de grandes ambitions sociales.
Pour satisfaire son ambition de briller en société, Mary Lang compte sur leur relation avec le capitaine de l'armée de terre anglaise George Barry, fils du riche Lord Nowell, et aimerait bien que leur fille Jane l'épouse. L'occasion de se faire valoir est toutefois offerte au couple Lang par la visite inopinée chez eux du prince hindou Pertab-Singh, accompagné de son épouse Irma, le couple séjournant présentement à Londres.
La visite concerne le projet de promotion de la société indienne supposé avoir été effectué par Thomas. Au terme d'une conversation animée - à laquelle s'invite le capitaine de l'armée de terre anglaise Barry, lequel lorgne sur Irma - ils décident de se retrouver tous dans le petit royaume du prince Pertab Singh en Inde. Ainsi s'achève le premier Acte, qui se déroule un an avant l'Acte 2.
Un an plus tard, à l'acte II l'action démarre dans le jardin de la maison du Résident, le capitaine George Barry en Inde. A la scène 2 l'on apprend que Irma, la bien-aimée épouse du prince Pertab-Singh a disparu. Le prince est sur les dents et recherche son épouse partout! D'importants moyens sont mis en œuvre pour tenter de la retrouver, mais, pendant un temps interminablement long, les recherches restent vaines.
Alors, qu'est devenue la princesse? Va-t-elle être retrouvée et si oui, par qui, comment et dans quel état? Mais quel rôle joue, dans cette dramatique histoire, la chaste et magnifique Anarkalli - danseuse sacrée au Temple de Vishnou -, assurément la plus belle des bayadères du royaume - capable d'un véritable Amour désintéressé ["selbstlos"], et dont la fonction de Bayadère donne son titre à toute l'œuvre?
Vous voulez le savoir? L'on vous comprend! Alors, vous aussi ... prenez ... la ... route des Indes!

Les Indes vers 1899-1919 - John Gleich
La Critique
A l'époque, la première représentation de la pièce "La Bayadère" de Ernst Bernhardt à Mayence fut saluée par le "Mainzer Neuester Anzeiger" en ces termes:
"Mainzer neuester Anzeiger" ["Le dernier Indicateur de Mayence"]:
"La première de la nouvelle pièce „La Bayadère“ - „Image de la vie indienne“, en trois Actes, d’Oskar Ernst Bernhardt - l’auteur ici déjà bien connu d’autres drames ici représentés comme «Le Fakir indien» et «L’Apatride» -, a trouvé, tout comme les précédents, un excellent accueil…".
De même, à l'époque, la première représentation de la pièce "La Bayadère" de Ernst Bernhardt à Mayence fut aussi saluée par le "Mainzer Volkszeitung" en ces termes:
"Mainzer Volkszeitung" ["Journal Populaire" de Mayence].
"Les anciens Grecs, sur leurs scènes, aux tragédies faisaient suivre les comédies; Monsieur Oskar Ernst Bernhardt, lui, fait {exactement} le chemin inverse. Sa «Bayadère», qui a connu, hier, sa première représentation au «Nouveau Théâtre» offre, au premier Acte, une comédie, en laquelle réside, déjà, le germe de la pièce se développant au deuxième Acte, et, au troisième Acte, une tragédie déclarée. L’intérêt pour l’œuvre fut maintenu en éveil jusqu’à la conclusion, de sorte que l’auteur, de façon réitérée, pouvait remercier pour les abondants applaudissements.".

Mayence sur le Rhin - Place du Marché
Commentaire de cette critique: Ce qui est dit là nous paraît tout à fait pertinent. Au début, avec "La Bayadère" l'on pense à une comédie, mais, à la fin, au troisième Acte, l'on voudrait, en effet, plutôt qualifier l'œuvre de tragédie.
De plus, lorsque l'on connaît la suite de l'histoire de l'Inde, cette pièce, publiée en 1909, apparaît comme véritablement ... prophétique...!