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Vous ne devez pas résister au mal!

Publié le : 29/04/2022 08:25:15
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Vous ne devez pas résister au mal

 

Qui a dit la Parole «Vous ne devez pas résister au mal»? A ceux connaissent non seulement l’Enseignement du Graal mais aussi l’Enseignement de Jésus, il paraîtra évident qu’il s’agit ici d’une Parole de Jésus.

Plus précisément, selon les Évangiles, Jésus dit ceci:

"Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un Te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre {joue}." (Matthieu V, 39).

Selon Luc, le contexte et aussi le sens semblent un peu différent. Et il ne précise pas s’il s’agit de la joue droite ou gauche:

"… Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. Si quelqu'un Te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre {joue}. Si quelqu'un prend Ton manteau, ne l'empêche pas de prendre encore Ta tunique. Donne à quiconque Te demande, et ne réclame pas Ton bien à celui qui s'en empare.…" (Luc VI, 28-30).

En fait, seul Matthieu rapporte clairement une Parole de Jésus disant: «Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant.

Cette Parole est-elle authentique? A l’évidence oui, puisque, dans son Exposé «Le 15 Décembre 1929», Abdruschin Lui-même l’énonce ainsi:

«Le Christ a dit: «Mais je vous dis que vous ne devez pas vous opposer au mal ["Übel"], mais si quelqu'un Te donne une gifle sur la joue droite, alors présente-lui {aussi} l'autre joue.».

Compte tenu des nuances pouvant résulter des seules différences de langues ou traductions différentes, l’énoncé est donc assez - et même - très proche de celui rapporté par Matthieu.

Il y a quand même deux différences notables:

La Parole de Jésus rapportée par Matthieu parle de «résister au méchant», alors que la Parole de Jésus rapportée par Abdruschin parle de «s’opposer au mal».

«Résister» ou «s’opposer» ce n’est pas exactement la même chose. Avec la phrase Ihr sollt dem Übel nicht widerstreben! il est plutôt aussi question de «résister» [en allemand: «widerstreben»].

Le verbe pronominal allemand correspondant davantage à «s’opposer» sera plutôt «sich entgegenstellen».

En français, la nuance est la suivante: En soi «résister» exprime plutôt une résistance passive à {l’effet d’}une force exercée sur soi, alors que «s’opposer» évoque quelque chose de plus actif pouvant non seulement résister aux effets de la force mais même aller jusqu’à essayer de faire disparaître cette force contraire.

La deuxième différence notable est que la Parole de Jésus rapportée par Matthieu parle de «résister au méchant», alors que la Parole de Jésus rapportée par Abdruschin parle de «s’opposer au mal». Nous mettons donc, cette fois, l’accent sur la deuxième notion incluse dans cette même expression.

Là encore ce n’est pas la même chose. Avec le «méchant» [en allemand «Böse»] c’est plutôt un être humain mauvais ou méchant qui semble être ici désigné, alors qu’avec le «mal» [en allemand «Übel»] c’est la notion abstraite elle-même qui est désignée (et non ceux qui en sont les instruments).

Ce que Abdruschin explique, dans Son Exposé «Le 15 Décembre 1929», donnant ainsi la Clef de la juste compréhension de la Parole de Jésus, c’est que, en ce cas, par le mot «Übel» [«mal»] il ne faut pas comprendre «ténèbres», «obscurité», «faux principe», etc., mais plutôt «Leid» [«peine», «souffrance», «désagrément», etc.], donc «mal» mais seulement dans le sens de «faire mal» ou d'«avoir mal».

La précision «dans la densité» ne se trouve pas dans la Parole de Jésus. L’Explication apportée par Abdruschin ne parle pas, non plus, de densité, mais comporte cette Phrase:

«C'est encore pire, cependant, dans les cas où les êtres humains ne peuvent pas se souvenir de la cause de ce qui leur arrive dans leur actuelle vie terrestre. Une vie terrestre se passe, certes, dans la matière grossière lourde, où règne la densité.

Le sens de la Parole de Jésus expliquée par Abdruschin / Abd-ru-shin est le suivant:

«Ils [les êtres humains] ne doivent pourtant pas se plaindre de façon irréfléchie, puisque, autrefois, ils ont, en effet, eux-mêmes provoqué l'occasion pour tout ce qui, en répercussion, leur tombe dessus. Et c'est pourquoi le Christ dit: "Vous ne devez pas résister au mal", puisqu'en vérité l'être humain, par la résistance, ne fait que se charger d'une nouvelle faute. C'est une résistance au dénouement des fils du Destin, qui sont accrochés à l'être humain. Sans ce dénouement, l'être humain ne peut jamais s'élever.» («Le 15 Décembre 1929»).

C’est donc, maintenant, pour la Parole de Jésus, tout à fait clair. Le sens de la Phrase «Vous ne devez pas résister au mal» est élucidé, sans aucune ambiguïté.

Le fait, avec cette Parole, dans un écrit donné, de ne pas parler de la souffrance [«Leid»] mais bien du mal [«Übel»] dans le sens de «ténèbres», «obscurité», «fausseté», peut donc introduire de la confusion, ou, pour le moins, une absence de clarté.

Le sens de la Parole de Jésus est toutefois différent; il veut dire:

«Il [l’être humain] ne doit pas prendre la souffrance sur lui en grognant et se plaignant, mais il doit joyeusement la surmonter, dans la conscience qu'il dénoue ainsi quelque chose qui, sinon, empêcherait son Ascension. Quelle grande Valeur repose déjà dans ce seul fait! Il y va joyeusement, ainsi il ne souffre pas la moitié de ce qui aurait été nécessaire autrement et raccourcit ainsi d'autant la durée de toute souffrance. Sous l'Expression "Ne pas résister au mal", il n'est donc pas signifié les ténèbres, mais tout ce qui peut arriver de désagréable à un être humain.».

Prenons un être humain qui tombe malade ou a un accident. Il lui arrive là quelque chose de désagréable, mais cela n’est pas pour autant quelque chose de ténébreux, même si ce qui, à l’origine, possiblement dans une vie antérieure, a pu lui donner naissance était quelque chose de «mal» au sens de «faux». La maladie, certes, fait mal et, en tant que conséquence, résulte, tout à l’origine, du mal antérieurement commis, mais, en elle-même, elle n’est ni bien ni mal, elle est juste un état du corps.

Or, selon ce qu’explique Abdruschin, l’être humain ne doit pas résister à la souffrance, dans le sens de ne pas vouloir reconnaître ce qu’elle a à lui enseigner et de ne pas vouloir la reconnaître comme une expiation de ce qu’il a jadis commis de mal ou de faux, et donc comme, pour lui, une possibilité de rachat et de rédemption. Il doit, au contraire, la mettre à profit, dans le but de pouvoir commencer son Ascension.

Mais il serait absurde de ne pas {vouloir} résister au mal, c’est-à-dire aux ténèbres, et par Sa Parole, Jésus n’a jamais voulu dire qu’il ne fallait pas s’opposer aux ténèbres:

«Mais si l'on veut absolument accepter pour l’expression "mal" ["Übel"] les ténèbres ["Dunkel"], cela ne fait qu'apporter d'innombrables erreurs et fournit la base de fausses interprétations, ou l'impossibilité d'une interprétation juste. En ce temps-là, sous le mot "mal", l'on comprenait tout ce qui est terrestrement désagréable.».

Par conséquent, l’utilisation, hors contexte, de la phrase «Vous ne devez pas résister au mal» n’est pas compréhensible. En effet, lorsque Jésus dit: «Mais je vous dis que vous ne devez pas vous opposer au mal ["Übel"], mais si quelqu'un Te donne une gifle sur la joue droite, alors présente-lui {aussi} l'autre joue», il s’agit d’une souffrance qui arrive aux êtres humains et, dans l’exemple de la gifle, se trouvant dans la même Phrase, il s’agit, plus précisément d’une souffrance qui arrive naturellement aux êtres humains, par l’intermédiaire d’autres êtres humains.

Il est évident que la souffrance ne souille pas, mais le faux, oui! Or si l’on parle du mal dans le sens du faux, alors la Parole «Vous ne devez pas résister au mal» ne s’applique pas, car, s’il ne doit pas résister à la souffrance (dans le sens de ne pas vouloir la reconnaître comme juste) tout au contraire, l’être humain a le devoir le plus absolu de résister au mal, en tant que manifestation des ténèbres:

«Si, donc, il est écrit: "Aimez vos ennemis!", alors cela signifie: "Faites ce qui leur est utile! Châtiez-les donc aussi, s'ils ne peuvent pas parvenir autrement à la Reconnaissance!" {Faire cela} c'est les servir. Toutefois, la Justice doit en cela régner; car l'Amour ne se laisse pas séparer de la Justice, Ils sont Un! Une indulgence inconsidérée signifierait cultiver encore plus les défauts des ennemis et les laisser, de ce fait, glisser ainsi {encore} plus loin sur la voie abrupte. Serait-ce {là de} l'Amour? L'on se chargerait, au contraire, ainsi, d'une faute!» («La Religion de l’Amour»).

Et aussi:

«Il [l’être humain animé par la vraie Foi] ne planera pas dans des fantasmagories, ne tombera pas en extase, de même qu'il ne vivra pas, sur Terre, uniquement dans le Spirituel, mais, avec Bon Sens et {un} frais Courage, il accomplira aussi son œuvre terrestre, et, pour cela, utilisera, aussi, adroitement, le froid intellect, en cas de nécessaire défense face à une agression, comme {une} arme acérée, naturellement sans, pour autant, devenir injuste. Il ne doit absolument pas souffrir en silence, s'il lui arrive un tort. Sinon, il soutiendrait et renforcerait ainsi le mal.».

Par conséquent, pour ne pas soutenir et renforcer le mal (le faux, l’obscurité, les ténèbres), il convient de lui résister, et même de s’y opposer, en, sans aucune fausse indulgence, châtiant ceux qui le commettent. C’est donc tout l’inverse du comportement à avoir vis-à-vis de la souffrance survenant naturellement dans le cours de la destinée humaine, qu’elle arrive par des circonstances du destin (accident, maladie, épreuves, adversité) ou à travers le comportement d’autres êtres humains (ou inhumains!), comme par exemple, recevoir une gifle sur la joue droite…

Mais si un être humain reçoit une gifle d’un autre être humain, s’agit-il alors d’un karma (souffrance méritée) qu’il faut accepter ou d’une manifestation arbitraire du mal (injustice), donc des ténèbres, qu’il faut, au contraire, réprimer? Quel comportement adopter? Châtier le coupable ou tendre l’autre joue? N’est-ce pas contradictoire? Non, pas forcément! Car les deux peuvent très bien survenir ensemble au cours du même événement terrestre!

Exemple: Je reçois une gifle d’un co-être humain. Il est possible et même vraisemblable que cet être humain, en me frappant, ait agi arbitrairement (de sorte qu’en cette circonstance je ne l’ai pas mérité). Si c’est le cas, dois-je le corriger, le punir, le châtier? La réponse est oui. Mais je dois le faire d’une façon purement objective, sans rien y mêler de personnel. Autrement dit, le châtiment ne doit pas être une vengeance personnelle, mais juste un rappel des Lois de la Création à celui qui les a transgressées.

Est-ce que cela veut dire pour autant que dans l’histoire je suis juste une «innocente victime»? Pas forcément. Et même probablement pas. En effet, il est tout à fait possible que, dans mon comportement présent, en cette vie, je n’ai pas mérité la gifle, mais ne s’agit-il pas là d’une expiation d’un acte répréhensible commis par moi dans une autre vie? Voilà la question que je dois me poser: Même si je ne l’ai pas mérité sur le moment, de sorte que l’acte de l’autre soit injuste et faux, mon for intérieur, ma conscience, devrait être capable de me dire si, peut-être, je n’ai pas là l’occasion de remercier le Ciel de me permettre, dans la juste Activité des Lois, d’expier enfin un acte injuste ou faux, donc un tort, commis par moi, peut-être des siècles auparavant, dans une autre vie?

Tout est possible, et tout doit donc être sérieusement examiné, dans le for intime de chacun. Mais ce n’est pas non plus parce que j’expie un acte possiblement commis il y a des siècles que je dois - y compris si c'est moi qui en suis la victime! - me montrer indulgent vis-à-vis des fautes actuelles commises par d’autres. En – si j’en ai la possibilité (s’il est terrestrement plus fort que moi, cela me sera difficile!) – de corriger l’autre, fautif, je lui permets d’expier sa faute sur le champ, au lieu qu’il doive, peut-être, seulement le faire beaucoup plus tard, éventuellement seulement dans une autre vie…

Avec la mise en pratique de la Parole «Vous ne devez pas résister à la souffrance», en cas de maladie, même si elle est karmique, il n’est pas dit pour autant que l’on ne doive pas se soigner! Car l’être humain a aussi le devoir de bien s’occuper de son corps terrestre, ce qui implique aussi, s’il est malade, de correctement le soigner!

Le fait de – à la suite des soins apportés – guérir ou non dépendra souvent des possibilités de rachat symbolique éventuellement existantes.

Dans tous les cas de figure, une chose est sûre, Jésus a dit: «Tu ne sortiras pas d’ici (de la matière) que Tu n’aies payé le dernier sou!» (Matthieu V, 26 – Luc XII, 59), et tout doit donc être rigoureusement compensé!


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