"Ne nous induis pas en tentation!"
L'expérience de la Prière donnée par Jésus dans la Langue même utilisée par Jésus est naturellement une expérience incontournable.
Par la suite l'Enseignement de Jésus, dont le "Notre Père", fut, depuis l'araméen, traduit en différentes langues, à commencer, bien sûr, par l'hébreu et le grec biblique.
La Bible principalement connue en Occident est celle qui fut ensuite traduite en latin par Jérôme de Stridon, plus connu sous le nom de "Saint Jérôme", né à Stridon, vers l'an 347 et mort à Bethléem le 30 Septembre 420. L'on appelle cette traduction historique en latin de la Bible - depuis l'hébreu et le grec - "La Vulgate". Dans la Basilique de la Nativité à Bethléem, l'on peut encore voir la Chapelle Saint Jérôme, où il aurait traduit la Bible (et où se trouverait aussi son tombeau, mais, selon d'autres sources, il aurait plutôt été enterré à Jérusalem).
Voici le Texte du Notre Père en araméen:
"Awoun douèshméïa, - Notre Père, {Toi} Qui es aux Cieux,
Nèth (q)radash(e) shmarh - Que Ton Nom soit sanctifié,
Tété merkouzarh (z = th anglais) - Que Ton règne vienne,
Névé sévianarh - Que Ta Volonté soit faite
Eikén en douèshméya abb’hara - Sur la Terre comme au Ciel.
Haoul’ann lar’man-sourane èn’yomana - Donne-nous aujourd’hui notre Pain de ce jour.
Ouérsh’ourl’ann houbènn ou arbarènn - Pardonne-nous nos offenses
Eikén ann-ap nann shouaria faïawénn - Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Oulla tal’ann in tçiona - Et ne nous laisse pas entrer en tentation
Ella-pass’ ann èn bicha - Mais délivre-nous du mal.
Amen - Amen."
Voici le Texte du Notre Père en français, selon l'Evangile de Matthieu, au chapitre VI:
"Voici donc comment vous devez prier:
9 ‘Notre Père céleste!
Que la Sainteté de Ton Nom soit respectée,
Il est aussi possible de remarquer que l'épilogue "car c'est à Toi" ou "doxologie finale" se trouve déjà dans l'Evangile de Matthieu, mais:
"La doxologie finale
Car c'est à Toi qu'appartiennent le Règne, la Puissance et la Gloire, pour les siècles des siècles, absente des Manuscrits du Nouveau Testament et ne figurant qu'en note dans la version standard révisée, fut ajoutée à la Prière dès les premiers temps du Christianisme. Son emploi est attesté par la version de la Prière figurant dans la Didachè, qu'on date en général de la fin du Ier ou du début du IIe siècle." (Source)
Remarque: Cette "doxologie finale" est attribué à Martin Luther dans le Message "Dans la Lumière de la Vérité".
Le Notre Père, selon l'Evangile de Luc est plus court:
«1 "Jésus priait, un jour, dans un certain endroit. Lorsqu'Il eut fini, l'un de Ses Disciples Lui dit: «Seigneur, enseigne-nous à prier, tout comme Jean l'a enseigné à ses disciples.».
«Quand vous priez, dites:
‘[Notre] Père [céleste]!
Que la Sainteté de Ton Nom soit respectée,
que Ton Règne vienne, [que Ta Volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel.]
Au cours de mon enfance et de mon adolescence, lorsque, au cours de mon éducation chrétienne, nous priions avec le "Notre Père", à la sixième demande, nous disions: "Ne nous laisse pas succomber à la tentation"; c'était alors l'énoncé officiel dans l'église catholique.
Il en fut ainsi jusqu'en 1966, époque en laquelle, dans un souci œcuménique, l'église modifia cet énoncé de la sixième demande du Notre Père, pour qu'il devienne: "Ne nous soumets pas à la tentation".
Ce n'était pourtant pas définitif, car, en 2013, un nouveau changement fut décidé, lequel n'entra, toutefois, officiellement en vigueur que le 1er Dimanche de l'Avent 2017, soit le Dimanche 3 Décembre 2017.
C'est ainsi que, depuis ce jour-là, dans toutes les églises de France et aussi dans les pays francophones, les "fidèles", arrivés à la sixième Demande du Notre Père, disent ou chantent:
"Et ne nous laisse pas entrer en tentation."

et qui a donc remplacé: "Et ne nous soumets pas à la tentation.".
https://www.paris.catholique.fr/ne-nous-laisse-pas-entrer-en.html
https://catechese-ressources.com/ne-nous-laisse-pas-entrer-en-tentation
https://www.youtube.com/watch?v=E9gfhGHhRbs
Si l'on compare grec, latin et français cela donne:
Original grec | Translittération | Prononciation liturgique | Traduction latine | Traduction «œcuménique» |
---|---|---|---|---|
καὶ μὴ εἰσενέγκῃς ἡμᾶς εἰς πειρασμόν, | kaì mề eisenégkêis hêmâs eis peirasmón, | kai mi issénènguis imas is pirasmone, | et ne nos inducas in tentationem | Et ne nous soumets pas à la tentation à partir de : Et ne nous laisse pas entrer en tentation |
Dans l'église ce nouveau changement est-il définitif? Nul ne le sait, tant la traduction de cette Parole du Notre Père semble délicate.
En particulier se pose la question: Dieu soumet-il l'être humain à la tentation?
Le sujet est déjà abordé sur cette page:
"En latin, la formule «Et ne nos inducas in tentationem» signifie littéralement: «Et ne nous induis pas en tentation». La phrase était traduite de manière variée: «Ne nous soumets pas à l’épreuve» pour les orthodoxes, «Ne nous laissez pas succomber à la tentation» dans la traduction traditionnelle.
La traduction de cette formule dans la liturgie par «ne nous soumets pas à la tentation» est un sujet de débat chez certains catholiques depuis le dernier concile et la traduction liturgique officielle à laquelle il a conduit. La traduction latine est une traduction littérale du grec: "inducas", comme "εἰσενέγκῃς", veut dire «conduire dans, faire entrer», donc littéralement «Ne nous fais pas entrer dans la tentation». De ce point de vue, la formule œcuménique est donc une traduction correcte. Cependant, Dieu n’est pas tentateur, c'est le démon qui veut et peut faire «entrer dans la tentation». «Que personne ne dise, lorsqu'il est tenté: C'est Dieu qui me tente; car Dieu ne peut être tenté par le mal, et lui-même ne tente personne» (Jacques 1:13)."
L'énoncé de la sixième demande du Notre Père dans l'Exposé éponyme de l'Œuvre "Im Lichte der Wahrheit" - "Dans la Lumière de la Vérité" -, quant à lui, dit:"Et ne nous conduis/induis pas en tentation".
Le sens est sensiblement différent.
L'on pourrait donc supposer qu'il y a un problème sur l'expression originale traduite, tantôt par "Ne nous laisse pas succomber... à la tentation", tantôt par "Ne nous soumets pas... à la tentation" tantôt par "Ne nous laisse pas entrer... en tentation", tantôt par "Ne nous induis pas ... en tentation".
Pourtant, selon l'Exposé "Le Notre Père" dans le Message du Graal, dans cette sixième demande, étonnamment, le problème de traduction principal de ce verset ne semble pas être sur le verbe "führen" mais plutôt sur le mot "Versuchung", nom généralement traduit par "tentation":
"Und führe uns nicht in Versuchung!" Es ist ein falscher Begriff, wenn der Mensch in den Worten lesen will, daß er durch Gott versucht würde. Gott versucht niemand!"
"Et ne nous induis pas en tentation!" C'est un faux concept, si l'être humain, dans les Mots, veut lire que, par Dieu, il serait tenté. Dieu ne tente personne!
Bien évidemment, quelle que soit la traduction, il est clair que Dieu n'induit pas en tentation, ne soumet pas à la tentation, ne tente personne!
Le fait que Dieu ne tente personne est donc un Enseignement fondamental de l'Œuvre "Dans la Lumière de la Vérité".
Cela apparaît, toutefois, déjà dans la Bible:
Dans son Epître, l'Apôtre Jacques, en effet, de façon déjà très claire, enseigne:
«Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise: "Ma tentation vient de Dieu". Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et Lui-même ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise, qui l’entraîne et le séduit. Puis la convoitise conçoit et enfante le péché, et le péché, arrivé à son terme, engendre la mort.» (Jacques, I-15).
Concernant la bonne compréhension de la sixième Demande du Notre Père, l'Exposé "Le Notre Père" explique ensuite:
"En ce cas, il ne s'agit que d'une tradition incertaine, qui a choisi, maladroitement, ce mot de tentation ["Versuchung"]. Dans son juste sens, il est à classer dans des concepts comme l'égarement, le fait de se perdre, donc aller faussement, chercher faussement (sur) le Chemin qui va en direction de la Lumière! Cela signifie la même chose que: "Ne nous laisse pas emprunter de faux chemins, (pas) chercher faussement, (ne nous laisse pas) dilapider le temps! Le gâcher, le gaspiller! Mais, retiens-nous(-en), si nécessaire, de force, même si une telle nécessité doit nous atteindre sous forme de souffrance et de douleur.".
Donc, en bref: "Ne nous laisse pas nous égarer".
Le verbe "versuchen" allemand, d'où dérive le nom "Versuchung", peut, en effet, avoir plusieurs sens:
Certes, "tenter" dans le sens de soumettre à une épreuve, mais aussi "tenter" dans le sens d'"essayer", "goûter", "faire l'essai", "faire une tentative". Le nom "Versuch", d'où vient le verbe "versuchen", a, en effet, le sens d'"essai", de "tentative", et même d'"expérience".
Le mot "Versuchung", dérivant de "versuchen", dérivant lui-même de "Versuch", est donc généralement traduit par "tentation" et l'expression "in Versuchung führen" (littéralement "conduire en tentation") par "tenter".
Si l'on remonte au grec biblique, c'est la même chose, le même verbe grec "peirazein" , également très polysémique, peut être traduit soit par "éprouver" ou encore "mettre à l’épreuve", soit par "tenter"."
A ce sujet, sur une page du journal "La Croix", l'on peut lire:
"Lorsque des pharisiens ou des légistes interrogent Jésus pour essayer de le faire tomber, les Evangiles disent qu’ils veulent «le mettre à l’épreuve» (par exemple Luc 10,25 ou 11,16). Les deux mots sont donc très proches et présentent, en quelque sorte, les deux faces d’une même expérience. Toute circonstance de notre vie peut être tentation ou épreuve. Lorsque, dans le désert, le peuple de l’Exode fait l’expérience de la faim et de la soif, il est mis à l’épreuve, dit l’Écriture. Dans le Deutéronome, Moïse parle à son peuple: «Tu te souviendras de tout le chemin que l’Éternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour connaître ce qu’il y avait dans ton cœur et si tu observerais Ses Commandements, oui ou non» (Deutéronome 8,2). C’est dans l’épreuve que le peuple et chacun de ses membres doivent faire la preuve de leur fidélité."
"«Dans son voyage ici-bas», dit saint Augustin [NDLR: Augustin d'Hippone], «notre vie ne peut pas échapper à l’épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve. Personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s’il n’a pas rencontré l’ennemi et les tentations» ("Sur les psaumes, Enseignement sur le psaume 60,2-3")."
Il existe, toutefois, un autre mot allemand présent dans le Message du Graal qui en français se traduit aussi par "tentation", c'est le mot "Anfechtung". Mais ce mot a aussi le sens - et c'est même son premier sens - de "contestation".
On le trouve, notamment, dans le titre de l'Exposé "Fallet nicht in Anfechtung!" ["Ne tombez pas lors de la tentation" ou "Ne succombez pas à la tentation!" ou "Ne tombez pas lors de la contestation"], lequel se réfère à une Parole de Jésus: "Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible." (Matthieu, XXVI, 41 - Marc XIV, 38.).
Cela permet de développer un autre sens du concept de "tentation". En effet, lors d'une tentation, c'est le choix de l'être humain en faveur d'une vie selon la Volonté de Dieu qui se trouve ainsi contesté par les forces de l'ombre, par les ténèbres. Au cours d'une telle contestation l'être humain ne peut arriver à vaincre la tentation qu'en faisant preuve d'une inébranlable Vigilance!
Dans le monde gros-matériel terrestre, la tentation, toutefois, ne peut pas être évitée:
"Veillez et priez, dit la Parole qui vous est donnée, encore une fois, [par moi,] sur le Chemin. La Veille concerne votre vie sur Terre, en laquelle vous devez, de vous-mêmes, être prêts, à chaque instant, à ressentir clairement, et aussi à soupeser, en examinant toutes les impressions qui vous assaillent, de même qu'à soigneusement trier, au préalable, tout ce qui émane de vous.
Mais la Prière, elle, apporte le maintien de la Liaison avec les Hauteurs Lumineuses et l'ouverture aux Courants de Force Sacrés, pour la Mise en Valeur terrestre.
C'est pour cela que la Prière existe, elle contraint votre esprit à se diriger, loin de cette Terre, vers le Haut. C'est le pourquoi de cette Exigence, dont l'accomplissement ne vous apporte qu'un indicible Profit, en de puissants Secours, dont l'approvisionnement vous est, autrement, fermé, par l'inobservance des Lois de la Création.
Si vous accomplissez les deux Choses, alors vous ne pouvez, au cours des tentations/contestations, jamais tomber. Aussi, interprétez cette Indication correctement; car, lorsqu'il vous est dit: "afin que vous ne tombiez pas au cours d'une tentation", cela ne veut pas dire, que les attaques ne vous affligeront plus, si vous veillez et priez, qu'elles demeureront loin de vous, donc que vous ne vous ne retrouverez plus en proie à des tentations, mais cela veut dire: si vous demeurez toujours en Eveil et si vous priez, alors vous ne pouvez jamais vous effondrer, lors des attaques qui s'approchent de vous, vous êtes capables de victorieusement affronter tous les dangers!
Accentuez seulement la Phrase correctement, conformément à ce qu'elle veut dire. C'est pourquoi placez l'accent, non pas sur le mot "tentation", mais sur le mot "tombez", alors, vous avez, sans plus, saisi le juste Sens. Cela signifie: "Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas au cours d'une tentation!". La Veille et la Prière sont donc une Protection contre la chute, mais ici, au milieu des ténèbres, elles n'éliminent pas la survenue des tentations, qui, si votre attitude est juste, ne peuvent que vous renforcer, et, dans la contrainte de l'indispensable résistance, embraser votre esprit d'une ardeur plus grande, pour l'enflammer, ce qui doit donc vous apporter un grand Bénéfice." ("Ne succombez pas à la tentation")
Une question reste ouverte: Si le vrai sens de "Versuchung" est ici plutôt "égarement" que "tentation", en traduisant la Phrase "Und führe uns nicht in Versuchung!" par "Ne nous laisse pas nous égarer" il n'y a pas de problème. Mais si l'on traduisait, plus littéralement, par: "Ne nous conduis pas dans l'égarement", c'est le rôle de Dieu dans la formulation qui serait ici questionné. Car il est évidemment totalement impossible que Dieu conduise l'être humain dans l'égarement! Ici la traduction littérale ne convient donc pas; c'est l'expression globale qui doit être considérée.