Dans le passage ci-dessous extrait de son ouvrage "L'Evénement du Graal sur la Terre" (en cours de traduction, à paraître en tant qu'ouvrage privé chez Les Editions de Cristal) le Chroniqueur du Graal officiel de Abdruschin, spécialement appelé pour cela, Randolph Freeman-Eales partage son désarroi à l'annonce du décès de Abdruschin (les enrichissements typographyques sont de nous).

Avec les moyens limités (et aussi restreints par la deuxième guerre mondiale et les conflits entre les pays) de l'époque (pas de téléphone, pas de télévision, pas d'Internet!), alors qu'il se trouvait à Londres pour commencer à faire connaître le Message de Vérité en Angleterre, il n'apprit, par une lettre de son épouse (limitée à 125 mots maximum!), la bouleversante nouvelle que deux mois et demi plus tard:

"La lettre de ma femme, postée le 27 décembre 1941 à Potsdam 2, Rehbrücke, et qui n'est arrivée entre mes mains que le 20 février 1942 à Londres Clapham, contenait pourtant un message qui agissait {sur moi} de manière engourdissante. Plusieurs fois j'ai dû {re}lire le court contenu, car mes yeux vacillaient, avant que je ne parvienne à saisir ce qui s'était réellement passé . . .:

«Notre Oskar est rentré chez lui le 6 Décembre à 4H15[1] – enterrement le 11 à Bischofswerda à 3H. Béatrice [NDLR : fille de Randolph] y a donné le dernier accompagnement. – Du côté médical, aucune sorte de maladie. – Sois fort! - Sa Libération surpasse notre douleur.».

Tel était le contenu de ce message inattendu, tragique et bouleversant. Ce n'est qu'après trois jours, au cours desquels j'ai vécu et revécu spirituellement la mort terrestre du Fils de l'Homme, que j'ai pu, à l'aube du vingt-quatre février, envoyer ma réponse à ma femme par l'intermédiaire de «La Croix-Rouge, Genève». J'ai écrit en retour:

«L'annonce de la mort a d'abord agi {sur moi} de façon engourdissante. – Seulement peu à peu une Force insoupçonnée a inondé le vouloir le plus fort, en l'encourageant joyeusement à prendre soin du gracieux/ miséricordieux[2] Héritage - Indéfectiblement lié à vous en un souvenir aimant.».

Mais à peine ma vie intérieure avait-elle de nouveau repris pied et m'étais-je moi-même résigné au fait, c'est-à-dire à la vérité, qu'une tâche encore plus difficile se présenta:

Qui croirait ma faible voix, {qui} ne me traiterait pas de menteur au sujet de ce que j'avais annoncé de la Venue de Imanuel, {qui}, plus tard, voudrait continuer à écouter ce qui était sorti de la Bouche ou de la Main du Seigneur, ce que, au prix de {durs} combats, ils avaient reconnu comme vrai, et – maintenant, le Messager de la Vérité les avait laissés orphelins!

Et plus fort que jamais, j'ai lutté en moi pour l'Illumination, {pour} la Guidance {issue} du Graal, {pour savoir} ce que je devais dire aux orphelins!" (...)

Après avoir pris connaissance de nombreux Témoignages d'Appelés (Hellmuth Müller-Schlauroth, Josef Wagner, Otto-Ernst Fritsch, Elisabeth Gecks, Rosa Markus, Helen Westphal, Suzanne Schwartzkopff, Alfred Grégoire, Friedrich Rauber, Lucien Siffrid, Wilhem Lichtenberg, Erich Walkhoff, etc.) il est possible de voir qu'aucun n'avait clairement soulevé l'énorme question ici évoquée par Randolph Freeman-Eales: Comment croire encore en Abdruschin, alors qu'était survenu l'impensable: "ce qui, même dans la «Parole de Vérité», le Message du Graal de Abdruschin, n'était mentionné par aucune Parole et n'était même pas envisagé comme une possibilité"?

Un peu plus loin, Randolph (se) questionne encore:

"Mais comment et où s'est-elle produite, cette mort terrestre du Roi des rois, comment s'est déroulée la séparation de Celui qui est monté depuis la Terre depuis notre environnement matériel, pourquoi des phénomènes extraordinaires, {tels que} tonnerre, tremblement de terre, tumulte des forces élémentales n'ont-ils pas annoncé la Montée dans les Hauteurs de l'Envoyé de Dieu, comme cela s'est, autrefois,  produit sur le Golgotha?".

Et voici sa réponse:

"Que ceci serve de réponse: Il y a eu suffisamment de catastrophes et d'événements de toutes sortes, visibles et palpables pour ceux qui ont su chercher et trouver dans les signes des temps! Non seulement le ciel s'est teinté du rouge du sang, mais l'angoisse a saisi des armées d'âmes qui se moquaient de Dieu et haïssaient la Vérité, sans en connaître la raison; quelque chose comme un pressentiment de mort pesait sur leur poitrine. La mort s'est précipitée sur les champs de bataille d'Europe, essayant d'avertir les survivants, de donner aux mourants la Lumière du Salut, et plus d'un défunt a vu, dans Son Départ, la Croix dans le Rayon de laquelle il a pu monter vers de plus lumineuses Contrées. Les signes de l'époque étaient avant tout la confusion croissante des esprits, la multiplication des meurtres et autres crimes, l'augmentation des maladies, des pénuries d'eau et de la famine à une échelle jamais vue auparavant. C'était comme si l'humanité mourait elle-même sur la croix du Calvaire, comme si elle devait expier ce dont elle était autrefois coupable! La Loi de l’Effet de Réciprocité, de la culpabilité et de l'expiation, fermait son Anneau! Implacable et d'airain, dans la clôture de cycle des marées.".

Que dirait-il, aujourd'hui? Dirait-il toujours que les "signes de l'époque" étaient à une échelle jamais vue auparavant? Dirait-il que l'humanité était alors déjà morte "sur la croix du calvaire"? Dirait-il que la Loi de l'Effet de Réciprocité avait alors déjà clos son Anneau? En ce cas à quoi correspondrait tout ce qui a continué de se passer depuis 1942 sur la Terre?

Il ajoute:

"Et de même que le Fils de l'Homme naquit jadis, le 18 Avril 1875, de façon naturelle, conformément à la Loi de Dieu, dans cette matière, et que seuls les plus proches vécurent Son entrée dans la vie terrestre, tandis que l'humanité ne savait rien de la Naissance de la Lumière, de la même manière eut lieu Son Départ de cette Terre, sa mort terrestre ne fut vécue que par Sa famille et quelques fidèles, tandis que l'humanité dormait spirituellement.".

Sur ce constat l'on ne peut qu'être d'accord. Mais la juste interprétation de cet indubitable fait reste sans doute à donner...