Münchner Zeitung
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Sonderdruck aus N°19 vom 20. Jan. 1933.
"Auf dem Heiligen Berg bei Vomp."
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2. Hälfte des Aufsatzes:
Lucien Neuner, Innsbruck."
SUR LA SAINTE MONTAGNE
Près de Vomp
par Lucien Neuner
Dernièrement, je me trouvais de nouveau à SCHWAZ, la petite ville minière ancienne, que j'ai toujours aimé visiter en raison de sa situation pittoresque au bord de l'Inn, à côté du versant du Kellerjoch, et aussi également du fait de sa tranquille situation moyen-âgeuse.
C'est tout juste si j'en crus mes yeux lorsque, sur le VOMPERBERG, qui, montant depuis la vallée de l'Inn, se blottit sur un large plateau au versant du Hochknissel, j'aperçus un groupe plus important de maisons que je n'avais encore jamais remarqué jusque là et qui me paraissait être surgi du sol pendant la nuit.
Par mes questions auprès des habitants j'appris que s'étaient installés là les "Croisés" ou "Chevaliers du Graal", une Communauté de gens religieux dont le Guide était Oskar Ernst Bernhardt, qui se nomme ABDRUSCHIN et qui est souvent désigné comme le Prophète du Tyrol.
Toutefois, il s'agissait d'êtres humains sérieux, bons et amicaux, pour la plupart Allemands du Reich, qui habitaient sur le Vomperberg depuis quelques années, vivaient très retirés et n'entretenaient, de façon générale, aucune relation courante avec la population autochtone. Cependant, par l'activité animée de construction de l'Agglomération, la présence permanente d'un grand nombre de partisans et l'afflux de nombreux visiteurs aux Fêtes, beaucoup de commerçants y trouvaient leur compte. Ainsi s'exprimaient les gens de Schwaz.
Ce que veut vraiment ABDRUSCHIN, l'on ne le sait pas tellement. Il serait le Guide d'un Mouvement spirituel et veut améliorer le monde, une Mission à laquelle ne peuvent qu'applaudir tous ceux qui font sincèrement preuve de véritables aspirations. Ce serait en outre un homme très estimé, malgré ou précisément à cause de nombreuses attaques et manifestations d'hostilité auxquelles il serait sans cesse exposé.
Tout ce que je percevais et, bien plus, ce que je n'apprenais pas mais supposais seulement, suscitèrent mon vif intérêt et je décidai de tenter d'apprendre moi-même, un jour, plus de détails sur la Communauté du Graal et son Guide.
Aussi me suis-je mis en route et ai escaladé un raidillon conduisant au Vomperberg et passant devant un ancien champ de tir. Des pensées singulières me passaient par la tête alors que je gravissais la Hauteur et jusqu'à ce que, après un dernier tournant, je me trouve tout à coup sur le Plateau du Vomperberg salué par deux Croix blanches lumineuses, de forme originale, qui rayonnaient vers moi du toit d'un modeste chalet marron.
C'était, ainsi que je l'appris plus tard, la Salle de Recueillement de la Communauté dans laquelle avaient lieu les Recueillements du Dimanche et les Exposés, ainsi que les grandes Fêtes célébrées trois fois dans l'année.
Après une dernière montée escarpée, actuellement devenue carrossable, je me trouvais devant une modeste maison de campagne, qui portait au-dessus de la porte d'entrée la Maxime: "Mutig voran, Gott wohlgetan" ["Courageusement de l'avant pour plaire à Dieu"]. Je me fis annoncer chez Abdruschin, qui me reçut dans un bureau aménagé confortablement et avec goût.
Pas inamical, mais cependant très réservé, il me salua et me demanda quel était mon désir. Furtivement, j'examinais le Prophète et ne trouvais rien qui correspondît à l'idée que l'on s'en faisait dans le pays. Ni cheveux longs ni longue barbe ni vêtements spectaculaires ni regard fanatique ni rêverie onctueuse, rien de fantastique ou seulement d'exagéré, ni dans l'expression du langage ni dans les mouvements, tout dans l'homme est naturel, modeste et simple, toutefois, rempli d'une Harmonie gagnant les cœurs et tout à fait différente de ce qui émane de l'homme moyen. Il est environné par quelque chose de mystérieux et qui parle par l'intermédiaire de son regard clair et perçant et en même temps rempli de Bonté et qui agit comme un Salut de Lointains lumineux.
Bientôt, un entretien animé était en cours, lequel se fondait tout d'abord sur mes questions, que je posais pour confirmer et compléter ce que j'avais déjà expérimenté.
En voici le résultat:
Bernhardt est le fils d'une famille bourgeoise protestante de Saxe. éduqué en vue de la profession commerciale, il était actif dans différentes branches de celle-ci en Allemagne et à l'étranger ainsi qu'en Amérique. Toujours, cependant, il s'est intéressé constamment à toutes les questions en rapport avec le Sens de la vie, les Devoirs de l'humanité, les Fins dernières, la mort, l'Au-delà, la Création et Dieu.
Durant la guerre, il se trouvait en captivité en Angleterre, car il n'avait plus eu la possibilité d'atteindre l'Allemagne. Et ce fut précisément à cette époque qu'il réfléchit beaucoup sur tous les problèmes de l'humanité. à partir de ses Connaissances il édifia alors son Enseignement qui est paru, en tant que Message du Graal, dans le Livre "Dans la Lumière de la Vérité", sous le nom d'écrivain de Abdruschin.
Les Buts que poursuit Abdruschin et qu'il proclame dans son Enseignement sont élevés et purs. Il veut mener l'être humain à une nouvelle vie qui corresponde en tout aux Lois Divines de la Nature, mais ne va pas à l'encontre de celles-ci, comme c'est présentement le plus souvent le cas lorsque les êtres humains ne poursuivent que des buts matériels et sont très éloignés de tout ce qui est vraiment naturel et parce qu'ils négligent complètement les Lois du Mouvement et de l'Harmonie. Les conséquences naturelles en sont les excès et déviations, agissant de façon perturbatrice, qui se manifestent de façon toujours plus grande dans tous les domaines de l'existence humaine. Les exigences essentielles que Abdruschin impose à l'humanité, qu'il veut former en tant qu'êtres humains nobles et accomplis, sont la conviction de l'inconditionnnelle liberté de vouloir de chaque être humain considéré individuellement et la responsabilité qui en résulte pour chaque pensée, parole et action.
Chaque être humain - explique-t-il - doit supporter lui-même, en toutes circonstances, les conséquences de son comportement. Elles doivent se répercuter en tant que karma, que ce soit dans l'En-deça ou dans l'Au-delà ou bien au cours d'une nouvelle incarnation. Chaque faute doit être expiée, mais l'être humain peut se libérer de chaque faute et de ses conséquences s'il se transforme, s'il devient bon.
Dans cette conformité aux Lois du Karma et de la Re-naissance l'on peut reconnaître la Justice Divine parfaite qui conduit toute faute à l'expiation convenable, mais qui laisse toutefois la décision à l'être humain individuel, lequel reçoit uniquement la possibilité de choisir lui-même entre le Bien et le Mal.
Si les êtres humains s'étaient une fois adaptés à cette Connaissance qui fut déjà enseignée par le Christ dans la Parole: "Ce que l'être humain sème, il doit aussi le récolter", alors beaucoup de choses auraient été toutes différentes sur la Terre. C'est le manque du sentiment de la responsabilité personnelle chez les masses et de nombreux dirigeants qui est responsable des situations qui règnent, malheureusement, presque partout dans le monde d'un point de vue moral, politique, économique ou social.
Seulement si se produit un grand Changement, un revirement complet de la mentalité des êtres humains, l'humanité pourrait guérir à nouveau et d'autres situations pourraient prendre forme. Ce renversement doit obligatoirement provenir d'une Transformation spirituelle agissant comme un Jugement Dernier purifiant l'humanité et permettant une nouvelle édification dans tous les domaines.
"J'ai reconnu les Lois à partir desquelles la Création est née et par lesquelles elle continue de subsister et je m'efforce de convaincre les êtres humains qu'ils cheminent sur de fausses voies tant qu'ils ne se dirigent pas selon ces Lois. Traduire en actes ma Conception, vivre d'après elle, voilà ce que j'exige de mes Adhérents et ce que nous voulons atteindre, de façon exemplaire, dans notre Communauté du Graal. Si, ensuite, seulement, une quantité toujours plus grande d'êtres humains a reconnu, chacun en particulier, cette Vérité fondamentale de la responsabilité qui découle du libre vouloir, si les êtres humains vivent selon les Lois Divines de la Nature, alors le But que je me suis fixé sera atteint. Car une réorganisation complète de toutes les conditions de vie humaine et des formes de vie correspondant à ces Lois sera et doit obligatoirement être la conséquence des Lois Naturelles."
- "Donc, vous êtes un révolutionnaire", objectai-je.
- "Non, au contraire, je suis fermement convaincu que c'est uniquement sur le Chemin de l'évolution qu'un changement d'état tel que celui auquel nous aspirons tous peut résulter. En tous cas - un bouleversement de la vie spirituelle le précédera."
Après cela, mon entretien était terminé. Beaucoup de questions demeuraient encore pour moi irrésolues. Toutefois, le coup d'œil qui m'avait été donné était par ailleurs si puissant que je voulais provisoirement me déclarer satisfait.
J'ai quitté le Vomperberg avec l'impression d'y avoir fait la connaissance d'un Homme dont le Savoir le situe loin au-dessus des personnes et des choses, une Personnalité cherchant avec le vouloir le plus pur à vraiment aider l'humanité dans ses embarras et sa confusion actuels par un Enseignement spirituel très hautement développé des grandes Valeurs morales.
Je n'avais eu à entendre aucune phrase politique, aucune sorte de fanatisme religieux; aucune utopie ou aucun mensonge occulte n'étaient venus au jour. Ici, avec un Regard lucide et une froide Objectivité la sonde est placée sur la blessure infectée de l'époque présente - le matérialisme tueur de l'esprit des irresponsables.
Calme et pensif, je suis redescendu de la Montagne, sur laquelle j'avais vécu une grande expérience intérieure, parce que j'avais entendu parler d'une Vérité qui veut aider les êtres humains en grande détresse.
- Tirage à part de la publication "Münchner Zeitung" [" Journal de Munich"]
du 20 Janvier 1933. -
VOYEZ EN VOUS-MÊMES!
ABDRUSCHIN
Celui qui appelle
de la Sainte Montagne
parle
"Notre article: "SUR LA SAINTE MONTAGNE, PRES DE VOMP" (de Lucien Neuner), nous a valu, de la part des lecteurs de l'étranger et de l'intérieur, de nombreuses lettres intéressées, si bien que nous nous sommes adressés à ABDRUSCHIN et lui avons demandé davantage d'explications sur le contenu de son mouvement. Il nous a répondu ce qui suit..."